L'étang aux Moines -Marais de Fontenay.
Fontenay-le-Vicomte est une bourgade agréable et tranquille d'environ 1500 habitants située dans la basse vallée de l' Essonne, et proche de la ville de Mennecy. Elle est située sur la rive sud de cette rivière, dont elle est séparée par un vaste marais, dit "marais de Fontenay". Une promenade d'une heure quinze environ permet de découvrir le village, au patrimoine intéressant, et d'approcher le marais où des postes d'observation de la faune sont installés.
On se garera facilement Grande rue, de préférence non loin du croisement de celle-ci avec la rue de la mairie.
Fontenay-le Vicomte est séparée de l'Essonne par un vaste marais.
La Grande rue de Fontenay: impression d' une bourgade agréable et tranquille.
On emprunte ensuite la rue de la mairie, devant laquelle on passe, et l'on parvient rue de la Salle, face à un vaste ensemble de bâtiments - certainement une ancienne ferme - qui sert aujourd'hui de centre hippique. Sur votre gauche, vous découvrez un vieux puits joliment fleuri. Il y en avait plusieurs dans le village ; plusieurs sources aussi l' alimentaient en eau, d'où son nom: l'appellation "Fontanedum" est attestée dès 829. Au XIII e siècle, "le vicomte" sera ajouté au nom du village à une époque où il dépendait du comté de Corbeil: son seigneur avait institué sur place un vicomte pour le représenter.
La mairie.
Le centre hippique, installé vraisemblablement dans une ancienne ferme hurepoise au plan carré typique.
Un ancien puits joliment fleuri.
DANS LE VILLAGE:
On suit ensuite la rue de la Salle vers la gauche, et l'on découvre alors le joli clocher de style roman de l'église Saint Rémi: il est élancé, comportant 3 étages et un toit en bâtière. La construction de l'église date de l'époque de transition entre roman et gothique ( XIIe et XIIIe siècle). Sa cloche date du XVIe s et elle abrite deux pierres tombales du XIVe. Elle est inscrite aux Monuments historiques depuis 1950.
Rue de la Salle, le joli clocher roman de l'église Saint Rémi.
Elle est entourée par le cimetière.
Après l'église, on continue à suivre la rue de la Salle. On croise encore, au n° 26, une ancienne ferme, reconvertie dans des activités diverses. De nombreuses traces du passé rural de cette commune subsistent donc. On prend ensuite à droite le chemin des Marais. Le promeneur dépasse bientôt sur sa gauche une propriété dont le portail est orné de deux têtes de chevaux. Le chemin longe longuement un mur d'enceinte, qui ne peut être que la clôture d'un parc de château. Il existe un château à Fontenay (nous y reviendrons), mais il est situé beaucoup plus à l'est, à l'autre extrémité de la rue de
Tête de cheval à l'entrée d'une propriété.
On s'aperçoit vite que le chemin des Marais longe un parc de château.
la Salle. C'est dire si ce parc est immense. Un peu plus loin, on découvre une entrée actuellement interdite au public, en raison de travaux en cours sur le site. Un affichage nous apprend alors que ce parc a une superficie de 40 hectares, qu'il est géré par le département qui l'aménage pour en faire un espace naturel sensible protégé, mais qui a vocation à être ouvert plus tard au public. Un travail de restauration des milieux naturels mais aussi de réhabilitation d'éléments patrimoniaux (murs d'enceinte, kiosques décoratifs) y est notamment en cours… La promenade de Fontenay est donc vouée à terme à s'enrichir notablement! On continue à avancer sur le chemin des Marais, qui en fait contourne le parc du château. On se rend compte alors que ce parc occupe toute la partie nord du village, et sépare celui-ci des marais. On doit bientôt traverser une voie de chemin de fer, dont on s'aperçoit qu'elle traverse le nord du parc…
A LA DECOUVERTE DU MARAIS:
Plan du marais de Fontenay (cliquer sur l'image pour l'agrandir).On remarque à gauche le vaste étang aux Moines et à droite l'étang aux Pointes.
A l'entrée du site du marais, divers panneaux informent le promeneur: on y apprend que celui-ci, acquis en 1999 par le département et géré par lui comme espace naturel sensible, s'étend sur 85 hectares, sur la rive sud de l'Essonne. Il est complété au nord de l'Essonne par le marais départemental de Misery (89 hectares). La partie centrale du marais n'est accessible qu'en visites guidées. Le promeneur se contentera lui de longer le marais et de profiter des deux observatoires où il lui est permis d'observer les oiseaux librement: celui de l'étang aux Moines, et plus loin celui de l'étang aux pointes. (Pour les visites guidées, s'adresser au conseil général de l'Essonne : tel: 0160919734.).
Direction: le marais…
Le promeneur s'enfonce alors dans un chemin bordé par une épaisse végétation: enfin, à travers le feuillage, apparaît une parcelle du marais: l'eau stagnante est envahie par des algues vertes. Deux ou trois foulques macroules, à notre approche, s'enfuient précipitamment. Bientôt une sorte de pont
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Enfin, à travers le feuillage: le marais!
relevé (visiblement pour empêcher le public d'entrer dans le marais), permet tout de même d'en voir plus: on passe au dessus d'une sorte de canal, toujours encombré d'algues. Une inscription nous apprend qu'il s'agit du "grand canal", en piètre état aujourd'hui. Au XIXe siècle, on a exploité la tourbe du marais à Fontenay, ce fut la source d'importants revenus: ce grand canal a été créé en 1866 pour faciliter cette exploitation. Depuis la nature a repris ses droits. Nous sommes à présent sur le chemin des Prés, qui longe le marais. Sur la droite, des prairies ont succédé aux bois. Bientôt on apercevra des vaches qui paissent ici pour les entretenir… Deux pies noires et une superbe vache de race Highland cattle paissent là. Ces races supportent très bien les milieux humides et peuvent vivre dehors toute l'année.
Le grand canal...
Une inscription révélatrice sur le pont relevé.
Sur le chemin des Prés, qui longe le marais. A droite, des prairies entretenues par des vaches.
Deux pies noires et une magnifique vache de race Highland cattle…
L' ETANG AUX MOINES:
Enfin ,on parvient à l'entrée d'un pont de bois qui mène à l'observatoire de l'étang aux Moines : il passe par dessus le grand canal, dont on a une vue étendue, puis sur une sorte de cours d'eau parallèle en travers duquel sont couchés bizarrement de minces troncs d'arbres. Sur le grand canal, quelques foulques pataugent dans les algues. Cette fois, on y est ! On pénètre dans l'observatoire...
Le pont menant vers l'observatoire de l'Etang aux Moines.
Une vue plus étendue du grand canal…
Quelques foulques pataugent dans les algues.
Depuis l'observatoire, on est surpris par l'ampleur de l'étang qui se déploie sous nos yeux. Au loin un couple de cygnes accompagné d'un cygneau se déplace lentement. Un héron dérangé s'envole ! On scrutera en vain l'étang pour trouver un autre signe de vie. La chaleur écrasante du jour y est peut-être pour quelque chose… Le marais est censé posséder 100 espèces d'oiseaux, à quoi il faut ajouter 230 espèces de végétaux. Quels oiseaux des étangs y sont observables? Des grèbes, huppés ou castagneux, des hérons, des cormorans, des foulques macroules, des poules d'eau ou gallinules, des colverts sans doute, des sarcelles d'hiver. Bref, à part la sarcelle d'hiver, des espèces courantes sur les étangs de l'Essonne. Un grand panneau est dédié au retour du sterne pierregarin dans l'Essonne : en effet, on le trouve aussi un peu partout dans la région. Espérons qu'au moment des migrations, il soit possible d' observer ici des espèces plus rares. Ah, un couple de blongios nains (sorte de petit héron assez rare) aurait été vu sur le site récemment. Alors bonne chance pour l'apercevoir!
L'étang aux moines: on est surpris par son ampleur…
Au loi, un couple de cygnes et leur cygneau.
Un héron dérangé s'envole…
L'étang : autre vue.
Blongios nain : un couple aurait été vu sur le site (Photo internet).
VERS L'ETANG AUX POINTES:
Après l'observatoire de l'Etang aux Moines, le chemin longe toujours le marais à découvert, puis s'enfonce dans une zone boisée. Nous cherchons maintenant le deuxième observatoire ménagé au bord du marais: il donne sur l'étang aux Pointes, moins vaste. Au sortir de la zone boisée, une prairie clôturée se déploie sur la droite. A gauche , un chemin mène vers un portail en bois fermé: cette partie est interdite au public. Il faut aller plus
Le chemin s'enfonce bientôt dans une partie boisée.
loin pour découvrir un second chemin partant vers la gauche: à son entrée, une petite borne indique fort discrètement qu'il mène à l'étang aux Pointes. Bientôt l'observatoire est en vue. Un jeune troglodyte mignon, affolé par ma présence, disparaît sous la clôture qui longe son chemin d'accès. Sur l'étang un trio de canards nage paisiblement. Mais bientôt je peux suivre les ébats d'un grèbe huppé qui fait ses ablutions: il s'élance parfois drôlement au dessus de l'eau… J'ai juste le temps de photographier un rapace qui survole brièvement la pièce d'eau… Au moment où je quitte l'observatoire, cette fois c'est un petit lézard qui me coupe la route… Reprenons à présent notre chemin…. Un peu plus loin
L'observatoire de l'étang aux Pointes.
L'étang aux Pointes.
Un trio de canards nage paisiblement.
Les ablutions d'un grèbe huppé.
Apparition rapide d'un rapace.
Un petit lézard me coupe la route.
sur la gauche, nouvelle ouverture sur ce qui semble être une bifurcation du grand canal en direction du village… En face, sur la droite, la vue se dégage et on aperçoit en arrière plan le château de Fontenay. Malheureusement la perspective est quelque peu gâchée par les fils qui passent au dessus de la voie ferrée… Vous verrez peut-être le train passer et masquer temporairement la bâtisse! C'est en 1860 que cette voie ferrée, qui joint Paris à Lyon, est construite.
Nouvelle ouverture sur une bifurcation du grand canal.
Le château: une perspective gâchée par les fils du chemin de fer...
Passage du train devant le château…
RETOUR DANS LE VILLAGE:
En continuant sur le chemin des Prés, on quitte bientôt la zone du marais, on franchit de nouveau la voie de chemin de fer par un portillon, et on avance sur une voie qui va nous ramener vers le village: on longe un moment de nouveau le parc départemental (futur espace naturel sensible), et au bout de cette voie, on tourne à droite pour retrouver la rue de la Salle. On passe d'abord devant une ferme, sans doute l'ancienne ferme du château , que nous allons trouver juste après...
On passe devant une nouvelle ferme…
La rue longe une belle grille...
Le château de Fontenay derrière son portail.
La cour d'honneur et le château.
La rue longe d'abord une belle grille,c'est celle du château de Fontenay.Le château actuel date des années 1850: le propriétaire d'alors, Pierre Charles Thierry de la Prévalaye fait reconstruire le château des XVIIe-XVIIIe qui existait jusqu'alors. Aujourd'hui, le château et la partie du parc qui l'entoure restent une propriété privée. Un peu plus loin dans la rue de la Salle, nous apercevons un espace enclos par une grille: c'est le lavoir du village. Plusieurs fois endommagé, il est maintenant protégé et son accès est réglementé. Il est alimenté par une source et comporte deux toits en pente qui se font face. Un panneau informatif évoque les lavandières d'autrefois et les instruments qu'elles utilisaient.
Le lavoir du XIXe siècle, plusieurs fois endommagé, est aujourd'hui protégé.
On aperçoit les deux toits qui se penchent vers un bassin central.
Cette paisible bourgade au charme rural fut perturbée par un événement historique: c'est à Fontenay le Vicomte que "disparut" dans des conditions troubles Ben Barka, opposant au roi du Maroc Hassan II.
EN SAVOIR PLUS SUR L'HISTOIRE DU DOMAINE DE FONTENAY :
. XIIIe siècle: le village dépend de la Seigneurie de Corbeil.
. Par la suite, 5 fiefs se partagent le territoire.
. XVIIes: il ne restera plus que 2 fiefs, dont celui de la famille Dunoyer qui construira le château.
.1580: Fontenay fait partie du duché de Villeroy, qui englobe aussi Mennecy (le parc de l'ancien château de Villeroy jouxte Fontenay). Ceci au profit de Nicolas de Neufville, gouverneur de Corbeil et ministre de Charles IX et Louis XIII.
. Fin XVIIIe : les deux fiefs fusionnent. Le château Dunoyer devient le château de Fontenay. Le domaine passe à la famille de Latour-Maubourg par mariage avec l'héritière des Dunoyer.
.XIXe: le marquis de la Prévalaye, alors propriétaire, reconstruit le château.
. 1989: une société irlandaise achète le domaine pour en faire un hôtel restaurant et un golf. Mais le classement en zone sensible d'une partie du domaine en 1990 fait échouer le projet. Le département acquiert une grande partie du parc. Le château et son entourage restent privés (nouveau propriétaire en 2007).
NON LOIN DE LA:
LE PARC DU CHATEAU DE VILLEROY:
Vestiges du château de Villeroy à Mennecy, détruit après la Révolution: il ne reste que les fondations.
De belles dépendances subsistent: elles servent de Centre culturel.
Ces vestiges sont entourés d'un magnifique parc de 108 hectares comportant des arbres remarquables. Le domaine des ducs de Villeroy appartient à la commune de Mennecy depuis 1972. Il jouxte Fontenay.
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