Gometz-le-Chatel (à ne pas confondre avec Gometz-la-Ville , sa voisine du plateau) , tient bien son nom d'un ancien château fort féodal édifié sur le site . Ne subsiste aujourd'hui que la "motte féodale" près de l'église. L'histoire du château et du village semble assez mal connue:
Au XIes , un document mentionne un certain Guillaume de Gometz . C'est lui qui donne l'église à l'abbaye Saint Florent de Saumur. Gometz est alors une paroisse, appelée Saint Clair. Au 15ème siècle, il existait une baronnie de Saint-Clair qui englobait aussi l'actuelle Gometz la Ville et était morcelée en de nombreux fiefs de taille modeste.
Au 16ème siècle , l’Amiral de Graville et les Balzac d’Entraygue, en furent les propriétaires.Au 17e , la baronnie de Saint-Clair fut rattachée à la seigneurie de Limours érigée en Comté .
Lorsqu'on vient de Bures sur Yvette par la très fréquentée route de Chartres , l'œil est happé par la silhouette de l'église qui domine le village.
L'église est comme une sentinelle qui veille sur le village ; celui-ci dégringole le long d'un versant de la vallée de l'Yvette , qui aboutit plus haut au plateau du Hurepoix .
Mais quittons la route de Chartres et entrons dans le village par le bas.
Bientôt , on se trouve face au splendide portail d'une vaste propriété . Propriété privée hélas qui se refuse à notre curiosité. (Il paraît que le propriétaire autorise la visite du parc lors de la journée du Patrimoine). Le portail date du 2e Empire: il fut créé pour Gabriel Lemonnier, joailler de l'Empereur, et maire de Gometz de 1859 à1870, alors propriétaire des lieux.
Le clocher , point de repère permanent , se profile dans la perspective d'une rue au charme ancien.
Une superbe demeure , sur notre gauche , se cache derrière portail et murs: c'est celle de Gabriel Lemonnier, qui fut habitée ensuite par un certain Hacqueberger, autre maire de Gometz, et passa à ses descendants.
La place Hacqueberger (du nom de l' ancien maire de 1928 à 1936) , au cachet ancien , est hélas encombrée de voitures.
On y trouvait autrefois un relais de diligences , une auberge et des commerces.
Une autre vue de la place : des maisons anciennes l'encadrent.
Une autre maison ancienne dans ce coin.
Le clocher de l'église se découpe au dessus des maisons.
Le relais de diligences existe toujours, il se cache à droite de la demeure de Gabriel Lemonnier.
Un escalier rustique nous mène vers le haut du village.
En haut , sur notre gauche , une curieuse maison , au sommet d'un escalier , attire le regard .En arrière plan , l'église encore!
Elle s'appelle "la maison de l'ortie rouge " , en raison de la mosaïque qui orne sa façade , œuvre de l'actuel propriétaire , un sculpteur , qui l'a rénovée.
Elle a appartenu à la commune dès 1826 ; elle a servi successivement de presbytère (jusqu'en 1921) ,de bureau de poste (jusqu'en 1958) puis a été laissée à l'abandon jusqu'en 1976.
La mosaïque .
Une mosaïque enfantine l'orne aussi.
On trouve ici une borne décorée d'une croix de Lorraine.
C'est une "borne fief" de la dernière comtesse de Limours , Louise Julie Constance de Rohan (1734-1785) ,qui était la veuve de Charles -Louis de Lorraine ,gouverneur d'Anjou et grand écuyer de France. D'où la croix de Lorraine. Elle indiquait la limite du comté. Elle était autrefois dans la campagne et a été apportée ici.
L'église Saint-Clair date des XIe et XVIe siècles.
Au XIe siècle , un prieuré de l'abbaye Saint-Florent de Saumur était déjà installé là.
Elle était située dans l'enceinte du château féodal.
L'église vue du cimetière.
Elle porte le nom d'un moine évangélisateur qui avait découvert ici une fontaine miraculeuse .Elle fut l'objet d'un pèlerinage jusqu'en 1870!
Les Randonneurs de Cristelle Berberian se reposent éternellement sur ce mur depuis 2006.
La mare communale, qui servait de lavoir , d'abreuvoir, et de réserve d'eau pour la moto pompe des pompiers, est toujours là.
Une échappée pittoresque vers les maisons situées en contrebas.
On se trouve de temps en temps dans une rue à laquelle de vieilles pierres associées à la végétation donnent un caractère rustique.
Nous voici dans la belle rue Saint Nicolas , au charme ancien, qui dévale la colline depuis le plateau. Jusqu'à la construction de la route de Chartres (1830-1840) , elle était le seul moyen d'accès au plateau.
Récemment rénovée , elle est ornée dans sa partie centrale (rigole) de mosaïques confectionnées par les habitants eux-mêmes sous la houlette d'une association.
Au fil de notre promenade , des maisons anciennes parfois couvertes de lierre...
L'enseigne de cette maison "Au point du jour" date du tournage d'un film réalisé en 1977. Le point du jour était un bar de Montmartre : le film retraçait la prise de Montmartre pendant la Commune.
C'est une ancienne auberge située dès le XIVe siècle à côté d'un Hôtel-Dieu et d'une léproserie. La Maison Hortense était le nom d'une mercerie installée ici au XXe siècle.
Plusieurs maisons sont ainsi joliment ornées de vignes ou de glycines.
Celle-ci, appelée "La Maison jaune", date de 1845.
Encore une échappée rustique alliant vieilles pierres et végétation.
Retour route de Chartres : dernier regard sur l'église se profilant au delà de la pointe des toits.
Ici se tenait avant 2015 la maison où Charles Péguy avait vécu avec sa femme et son fils Marcel. Très délabrée, elle a été détruite et remplacée par des logements sociaux. Péguy avait découvert Gometz lors d'une excursion avec ses élèves du collège Sainte Barbe. Le souvenir des bonnes fraises achetées sur pied dans un champ, et l'envie d'une " vie au grand air " le motivèrent pour y revenir.
Une plaque agrémentée d'un dessin réalisé par un habitant rappelle son souvenir. La maison étant trop humide, car construite sur une source, et la correspondance avec Paris où il travaillait n'étant pas aisée, il déménagea pour Orsay. En 1912 et 1913, il repassera par Gometz lors de ses pèlerinages vers Chartres. Il évoque cette traversée dans le poème dont figure un extrait sur la plaque.
Un chemin , au bas de la côte de Gometz ,sur la droite de la route de Chartres , nous mène vers ce vieux lavoir. Il est alimenté par une source qui fournissait de l'eau aux habitants autrefois. C'est le point de départ d'une petite rivière , le Vaularon.
Sur la droite , un fossé où coule un mince filet d'eau : sans doute le début du lit de la petite rivière.
Ces panneaux apposés ici et là en 2007 par l'association"Mémoire - Castel - Gometzienne "* renseignent le promeneur sur les éléments intéressants du patrimoine. Ils nous ont fourni plusieurs informations.
Dans la partie haute de Gometz , une zone boisée , appréciée des promeneurs ou autres "joggers"; le sol est couvert d'un tapis de jacinthes sauvages au printemps.
La ferme de Grivery , avec son étang , située dans le hameau du même nom sur le plateau , constitue un site plein de charme , d'autant qu'il est bien entretenu et régulièrement fleuri.
* l'association "Mémoire - Castel - Gometzienne "* , fondée par Albert Thiry, et actuellement présidée par Bernard Lian, organise sur demande des visites guidées du village pour des groupes.
Renseignements : contactez Bernard Lian au 0647177071).
Article réactualisé en octobre 2019.
A LIRE AUSSI :
Le vieux Viry - Châtillon :
Le vieux Briis-sous -Forges:
Les maîtres du Hurepoix : 2- l'amiral de GRAVILLE.
Un commentaire de Jany:
RépondreSupprimerMon dieu, comme ce petit village est joli à qui sait le découvrir !
Dire que je suis passée des centaines ( voire des milliers) de fois devant ( en amenant mes enfants au conservatoire d'Orsay depuis Les Molières). Je ne me doutais pas d'un charme aussi suranné dans une rue voisine !!!...
Merci pour ce ravissement et, si je reviens dans le coin, j'espère pouvoir, moi-aussi, découvrir ce charmant petit village !
Je crois que Peguy a habité à Gometz le Châtel au tout début du XX°
RépondreSupprimerEn effet
SupprimerJ'y ai habité quand j'étais petite fille , cela me fait plaisir de venir encore l'admirer,
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