mardi 10 novembre 2015

Trésors des Yvelines: l'abbaye Notre Dame de la Roche à LEVIS SAINT NOM.


Des seigneurs de Levis au centre d'apprentissage horticole.

Selon une légende, l'abbaye  aurait été édifiée à l'emplacement d'une statue de la Vierge déterrée par un taureau... Elle a en fait été construite au XIIIe siècle par Guy 1er de Levis ,vassal et  compagnon de Simon de Montfort, en remerciement de sa victoire contre les Albigeois et était vouée à la Vierge. Les moines convers appliquaient la règle de Saint-Augustin. En partie ruinée à la fin du XIVe siècle, l'abbaye passera au comte de Toulouse puis à Louis XVI. Saisie comme bien national à la Révolution, elle est vendue à un fermier des environs puis rachetée après 1830 par la famille de Levis Mirepoix, qui descend des seigneurs de Lévis : elle  restaure le domaine. et  le met à la disposition


 de l'orphelinat de l'Assomption d'Elancourt tenu par des religieuses de St Vincent de Paul.  En 1965, Sœur Marie-Thérèse Maunoury crée l'association de ND de la Roche avec le soutien de la famille de Levis-Mirepoix et l'abbaye devient un centre de formation professionnelle horticole pour jeunes en difficulté , qu'elle dirige. Aujourd'hui l'association est présidée par un membre de la famille fondatrice et un nouveau directeur gère l'école.
En récompense des services rendus contre les Albigeois, Guy 1er de Levis se voit octroyer la seigneurie de Mirepoix dans l'Ariège. La famille prendra le nom de "Levis Mirepoix", et deviendra très puissante en Languedoc. Ses descendants comptent plusieurs maréchaux de France et deux académiciens.

A la découverte de l'abbaye en images.


Ici on distingue l'église abbatiale, en forme de croix latine.


Nous découvrons ici la cour intérieure de l'abbaye et  divers bâtiments abbatiaux.


Une autre vue de l'église : la façade est ornée d'une rosace.


De beaux arbres dans le parc.


De style gothique primitif, l'église abbatiale est construite comme les autres bâtiments conventuels en pierre de taille, tirée des carrières de la région. 


A gauche de l'église, cette maison du XVIIe s a longtemps été occupée par le père Olivier, l'aumônier de l'école d'apprentissage qui est aujourd'hui installée dans les locaux de l'abbaye.


Entrée et fenêtres de la salle capitulaire sont joliment encadrées de feuillage. Autrefois existait un cloître , où donnait la salle capitulaire, il a disparu.

L'intérieur de l'église abbatiale:


Dans le chœur, il n'existe plus d'autel. Des messes et des mariages y ont été célébrés jusqu'en 2004, mais aujourd'hui l'église est désacralisée. On y donne par exemple des concerts d'orgue (l'orgue a été installé récemment). A gauche, deux gisants debout, ceux de Guy 1er de Levis et de son fils Guy 2.


L'abbaye après le règne de François 1er va plus ou moins péricliter ,surtout quand l'abbé se trouve être un enfant de 11 ans... Au XVIIe, l'église servit de chapelle à la famille Habert, propriétaire du château du Mesnil Saint Denis. Après la Révolution, le fermier qui l'acquiert fait de l'église une grange de foin et du reste de l'abbaye une ferme où il élève des vaches.


A droite, un 3e gisant, celui de Guy III de Levis. Il paraît que l'un des gisants tomba sur un des brigands de la "bande noire" qui venaient piller. Ils ont aussitôt déguerpis, croyant à une punition du Ciel...


Les clés de voûte  ornées retiennent l' attention ...


Celle-ci figure le christ bénissant les hommes...


... et celle-ci Dieu contemplant le monde.
Elles sont peintes, comme toutes les figures qui ornent l'architecture.

                                                       Photo: Guy Burgade.
Les chapiteaux sont eux aussi ornés : d'un côté des figures grotesques représentent les vices.



Ces figures sont elles aussi polychromes, ce qu'on distingue mal de loin dans l'obscurité de l'église.

                                                         Photo: Guy Burgade..




                                                           Photo: Guy Burgade.
En face, d'autres figures, plus humaines, représentent les Vertus. A quoi s'ajoute une figure animale.


Très étonnante celle ci qui décompose le mouvement d'un visage qui se tourne!





Les gisants proviennent vraisemblablement de Mirepoix, où l'on trouve les mêmes personnages que ceux qui apparaissent sous les pieds de Guy 1 et 2... Ces personnages figurent les mécréants qu'ils ont vaincu et qu'ils foulent aux pieds.


Sous les pieds de Guy 1er.


Sous les pieds de Guy 2.

                                         Photo: Guy Burgade.
Les gisants ont tout l'air de portraits très individualisés: ici Guy 1er de Levis.


                                               Photo: Guy Burgade.
Guy 2 a une physionomie très différente, plus massive. 
           
                                                                 Photo: Janine Esquirol.
Au fond de la nef, on peut admirer une jolie rosace au centre de laquelle figure le blason des Levis et leur devise.






Tout autour du chœur sont représentés les 12 apôtres (sauf Judas paraît-il) ,les peintures sont là très dégradées. En voici trois exemples.

                                                               Photo: Valérie Loriot.
Les stalles sont les plus anciennes de France avec celles de Saint Pierre de Poitiers. Elles  sont cependant très peu sculptées.

                                     
Seule sculpture: une tête de chien.


Au sol, l'emplacement des sépultures des moines.


Dans une petite pièce contigüe, de nombreuses stèles funéraires de la famille de Levis-Mirepoix sont apposées sur les murs. A gauche, l'entrée de la crypte qui contient les tombeaux familiaux. Le plus récent date de 1997.


Un coup d'œil pour finir à la salle capitulaire, qui sert aujourd'hui de foyer des élèves.


On y trouve une cheminée du XVIe siècle.


L'abbaye Notre Dame de la Roche au crépuscule.



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