lundi 15 novembre 2021

UNE VISITE GUIDEE DE CHEVREUSE sous la houlette de l'excellent Michel CHARON.

 La visite s'est faite sous la houlette de l'excellent  Michel Charon, qui nous avait fait connaître aussi les fresques  de l'église de Saint-Forget en avril 2016. Il est impossible de rapporter le détail de l'exposé érudit truffé d'anecdotes amusantes dont nous bénéficiâmes....Nous nous contenterons de rappeler quelques points essentiels.

On gare les voitures au parking des Petits Ponts. Occasion d'admirer la vue très large sur Chevreuse.

                                                                                                                       
    Vue de Chevreuse depuis le parking des Petits Ponts : on aperçoit l'église Saint Martin et le château-fort de la Madeleine.
                            
Puis on gagne la mairie de Chevreuse, point de départ de la visite  guidée de M. Charon. 

 Occasion de commenter le blason qui figure à son fronton et d'évoquer ainsi l'origine du nom de la ville et les seigneurs de Chevreuse.


L'étymologie du nom de Chevreuse  est "capra" (chèvre en latin), et le terme "cavrosa" qui figure sous le blason est une des multiples déformations du terme d'origine au fil du temps. Des chèvres figurant sur le blason d'origine des seigneurs de Chevreuse furent remplacées après les croisades par des lions, qui correspondaient plus à l'image de puissance qu'ils voulaient marquer.

LES PETITS PONTS:

  Nous voici maintenant aux  fameux"petits Ponts" de Chevreuse, endroit aujourd'hui plein de charme, autrefois site où de nombreuses tanneries s'échelonnaient tout au long de ce canal de dérivation de l'Yvette.
On colorait les peaux de chèvres avec du tan, tiré des écorces des chênes très présents aux alentours.
La dernière tannerie a cessé son activité en 1962.
Les tanneries de Chevreuse fournissaient les grands maroquiniers parisiens.

Charme des "Petits Ponts", qui permettaient l'accès notamment aux diverses tanneries. A l'origine, on avait de simples planches en bois. Ils sont au nombre de 21 et sont tous différents.

                   Le séchoir à peaux est toujours debout. Il sert aujourd'hui de salle d'exposition.

Ce pont donne accès à une de ces belles  propriétés construites au XIXe siècle quand les grandes familles parisiennes  se sont avisés d'aller respirer le bon air de la vallée de Chevreuse...


Une vue de la vaste construction édifiée dans cette propriété.

Cette maison a paraît-il servi d'église pendant deux ans à un moment où on envisageait de démolir l'église St Martin. Elle a servi aussi de théâtre: Danielle LEBRUN, et plus récemment Juliette BINOCHE y ont fait leurs débuts.

                                                                                                                
On avait aussi ici un lavoir public. On faisait de grandes lessives deux ou trois fois par an, occasion  de repas et de liesses  collectifs. C'était un élément de lien social.
                             

Et viennent les explications concernent le château-fort de la Madeleine, qui domine Chevreuse.
Véritable château-fort (11e au 15e siècles) dominant Chevreuse et sa vallée, dont plusieurs éléments sont bien conservés; pendant la guerre de cent ans, il est pendant 30 ans aux mains des anglais; il a appartenu à l'origine aux riches et puissants seigneurs de Chevreuse, puis il est acheté au XVIe par le cardinal de Lorraine, qui s'installe à Dampierre; il appartiendra ensuite aux ducs de Chevreuse, puis aux ducs  de Luynes (propriétaires du château de Dampierre);  Louis XIV donna Montfort L'Amaury au duc de Luynes de l'époque et se fit céder le château qu'il  mit bientôt ainsi  que ses terres à la disposition de Mme de Maintenon; celle-ci en fit don aux  demoiselles de St Cyr qui lui étaient chères .
À la Révolution, il est racheté par un meunier qui s'en servit comme carrière.
Il a été par la suite restauré par un industriel  M. Goupil  qui y sacrifia toute sa fortune.
En 1985, il fut cédé au département des Yvelines qui le rénova et y installa la "Maison du parc régional de la Haute vallée de Chevreuse". Le donjon du XIe siècle a été tronqué au XVIIe et coiffé d'un toit à double pente d'où son faux air de chapelle vu de loin.


                                               Nous entamons alors un petit tour de ville.

JEAN RACINE, ami du duc de Luynes, vint à Chevreuse surveiller les travaux au château; il s'ennuyait ferme et descendait souvent au Cabaret du Lys (cf l'inscription sur la façade).En fait, le cabaret était plus haut dans la ville, nous a révélé notre guide.
Depuis Chevreuse, Racine allait rendre visite à pied à ses anciens maîtres de Port-Royal des Champs: le chemin qu'il empruntait a pris son nom.

Cette grande place triangulaire était la place des Halles; il y avait réellement une halle en bois qui a été détruite à la Révolution. On organisait là de grandes foires.

                                                                                                                   
Depuis le parking de l'église, nous contemplons les "deux églises" de Chevreuse: l'église St Martin à gauche, et à droite ce qui reste d'une ancienne église datant de 950, en fait élément subsistant d' une ancienne et vaste abbaye, détruite au XVe siècle. Deux travées avaient été conservées pour servir de chapelle. La bâtisse vient d'être restaurée et porte le nom de "prieuré Saint Saturnin".

                                                              Le prieuré Saint Saturnin.
 L'abbaye d'origine avait été donnée par pénitence aux abbés de Bougueil. Peut-être d'après notre guide quelques plants de vigne bourguigonne avaient-ils été apportés à Chevreuse; à l'époque , la colline que surplombe le château de La Madeleine était couverte de vignes.
Le bâtiment est un centre d'art contemporain.

Au portail (refait), une statue récente de Saint Saturnin.

                                          Nous allons maintenant visiter l'église Saint Martin.

Devant le chœur.
L'église Saint Martin date du XII e siècle; romane à la base, elle a été complétée par des voutes gothiques. Elle a un cachet particulier avec ses pierres apparentes et ses colonnes octogonales.



Ce vitrail du XVIe siècle est orné à sa base des armes du cardinal de Lorraine.

A gauche du chœur, le vitrail de Saint Martin partageant son manteau avec un pauvre.

Sur cet autre vitrail est figuré à droite le donateur.

Ce vitrail est orné à sa base des armes des donateurs, la famille de BRYAS, propriétaire du château de Mauvières à Saint-Forget.

Les peintures que l'on voit ici ont été offertes par le baron de Coubertin, propriétaire du château du même nom à Saint-Rémy les Chevreuse.

Vue de la nef  et de l'orgue depuis le chœur.

 La visite se termina par l'évocation de deux figures de Chevreuse, le révolutionnaire Fabre  d'Eglantine et Marie-Aimée de Rohan, duchesse de Chevreuse au temps de Louis XIII.

                                                                                                
On apprit notamment que Fabre d'Eglantine, auteur de la chanson "Il pleut bergère" et concepteur du calendrier révolutionnaire, avait introduit le culte à la déesse Raison dans l'église à la place du culte catholique.
Marie-Aimée de Rohan, fille d'Hercule, seigneur de Rochefort en Yvelines, et descendante des rois de Bretagne, participa activement à la fronde. Elle épousa le duc de Luynes, favori de Louis XIII, et en 2e noces le duc de Chevreuse.

Cette visite a été programmée pour les visiteurs du Hurepoix, alias le Hurepoix's band, un groupe d'anciens collègues et amis à qui je fais visiter la région depuis 2009.
JM Sattonnay, administrateur du blog.

M. Charon propose des visites historiques gratuites, à des groupes constitués.
Contacts: charonmi@wanadoo.fr ou 0680628089.

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