samedi 28 octobre 2023

CHATEAUX EN HUREPOIX: LE CHATEAU DE CHILLY-MAZARIN.

Le château actuel est une élégante "maison bourgeoise" de style néoclassique construite en 1822 à la place d'un château antérieur du XVIIe siècle rasé par le nouveau propriétaire. Au premier plan, une jolie fontaine  représentant un Amour chevauchant un dauphin, un thème très classique.

Autre vue.
En 1971, le château, dégradé, est racheté par la commune, rénové, et devient l'Hotel de ville de Chilly.

Sur la droite, de beaux communs mansardés au toit d'ardoise et de zinc qui datent eux de l'époque du château du XVIIe siècle, construit en 1630 par le maréchal d'Effiat, marquis de Chilly, et ministre des finances de Louis XIII (et rasé en 1822). Le batiment central est flanqué de deux pavillons.Certaines pierres de taille du château du XVIIe sont incorporées aussi à la façade du  château actuel.

L'entrée du château est encadrée de douves, elles aussi du XVIIe siècle. On voit ici la partie droite des douves.

Ce pavillon des communs surplombe cette partie des douves.

La partie de gauche des douves. Un cygne solitaire agrémente celles -ci de sa présence.

Un pont à trois arches, en centre des douves, donne accès au château, via un portail monumenal. Cet ensemble date aussi de l'époque du château du Maréchal d'Effiat (1630).

L'ensemble des douves, du pont, du portail, et des communs est classé.

AVANT LE CHATEAU ACTUEL :

Le château actuel est le 4e construit sur le site.
Un premier château est une bâtisse médiévale, construite au XIIIe siècle par Robert 1er de France, fils du roi Louis VI le Gros. Il appartient alors au domaine royal. Puis il passe aux mains de diverses familles les comtes de Dreux, les Guillard, les Effiat.
Un second château est construit au XVIe siècle, en 1520. C'est un château fort avec fossés, tours rondes, et meurtrières.
Enfin en 1630, le maréchal d'Effiat fait détruire le château du XVIe et le remplace par une somptueuse construction. Il fait aménager un jardin à la française, des piéces d'eau, les communs et les douves.
Il sera détruit en 1822 par le nouveau propriétaire, un certain Louis Isidore Jardin, qui le remplacera par le château actuel.
L'imposant château du maréchal d'Effiat, marquis de Chilly (XVIIe siècle).

Et maintenant, quelques petits points d'histoire qui intéresseront les curieux...

                          QUEL RAPPORT ENTRE CHILLY ET LE CARDINAL MAZARIN?
En 1661, Mazarin marie une de ses filles au petit fils du maréchal d'Effiat. Le titre de duc de Mazarin échoie à l'heureux élu de ce fait. Pour 200 ans, le seigneur du lieu sera à la fois marquis de Chilly et duc de Mazarin. Ce qui fait qu'on a fini par accoler les deux noms pour désigner la commune.

POURQUOI LE PRINCE DE MONACO EST-Il AUSSI MARQUIS DE CHILLY ET DUC DE MAZARIN?
En 1777, la duchesse de Mazarin de l'époque épouse Honoré Grimaldi, qui de ce fait devient marquis de Chilly et duc de Mazarin. Ses fils Honoré et Florestan deviendront tour à tour princes de Monaco, et à partir de là les princes de Monaco garderont aussi ces deux titres.

                                            CINQ MARS ETAIT UN D'EFFIAT !
Le fameux CINQ MARS, favori de Louis XIII, exécuté en 1642 pour complot contre le cardinal de Richelieu, était le fils du maréchal d'Effiat !

samedi 7 octobre 2023

28/9/23 : A LA DECOUVERTE DE CHATEAUFORT ET DE LA VALLEE DE LA MERANTAISE.


Mon vieux camarade Didier Rousselet et moi, avec qui je fais régulièrement des balades en Hurepoix, sommes partis ce jour-là pour un nouveau périple qui comportait 4 étapes: tout d'abord, une visite de Chateaufort (Yvelines),qui domine la vallée de la Mérantaise (affluent de l'Yvette): la ville paraît aujourd'hui assez ordinaire, mais au Moyen Age , elle fut un centre religieux important et le fief d'une puissante seigneurie. Ensuite, nous sommes partis à la découverte du coeur du village de Magny les Hameaux, point de départ d'une courte randonnée qui allait nous mener , en suivant  le cours de la Mérantaise, jusqu'au domaine de la Geneste. Enfin, nous avons  gagné en voiture le site très intéressant du domaine d'Ors.

A CHATEAUFORT.

Notre rendez-vous était place Saint Christophe, très arborée,en tourée de maisons anciennes dont la mairie : elle a un petit air provincial.

Châteaufort se trouve sur un promontoire qui domine la vallée de la Mérantaise. Nous croisons plusieurs ruelles qui plongent dans le fond de la vallée.

De là, nous gagnons à pied le site de l'église Saint Christophe.

Avec Didier, nous découvrons l'église Saint Christophe, construite en 1848, sur les ruines de l'ancienne église du XIe siècle, détruite à la Révolution. 

Depuis le XIe siècle, existait un prieuré, détruit à la Révolution ainsi que l'église adjointe. Il en reste une crypte, attenante à l'église. Chateaufort était à l'époque un centre religieux important: y était installé un doyenné dont dépendaient 98 paroisses, dont celles de Saint Germain, Nanterre ou encore Etampes...

Derière l'église , le presbytère , construit en 1740. Il a été racheté par la commune en 1835.

Depuis l'esplanade de l'église, on a vue sur la vallée de la Mérantaise. On distingue une tour qui appartient au domaine de la Geneste.
Ici s'est déroulé le 19 août 1913 le premier saut en parachute réalisé par Adolphe Bégoud,un compagnon de Louis Blériot, au dessus du domaine de la Geneste (avec l'autorisation du propriétaire de l'époque). Il existait en effet un petit aérodrome derrière Chateaufort.  Avant de s'écraser au sol, l'avion fit des loopings, ce qui donna à Bégoud l'idée d'en faire volontairement avec un avion: il devint alors le premier pilote acrobatique. 

Un peu plus loin, une vue plus dégagée sur la vallée de la Mérantaise : on aperçoit les vertes prairies du fond de Mérancy, que nous retrouverons par la suite.

Nous passons devant le porche de l'église.

Un peu plus loin, une racine grimpante spectaculaire...

                                            Nous poursuivons à présent par la rue de la Tour...

Rue de la Tour.

La "tour", c'est  ce qu'il reste de l'ancien donjon d'un des 3 châteaux forts que comptait le site au Moyen Age. Construit aux XIe et XIIe siècles, il faisait 36 m de haut et 20 m de diamètre.
Du 8e au 11e siècles, Chateaufort appartenait à des seigneurs puissants, qui inquiétèrent la monarchie capétienne. Il existe un projet de revalorisation de ce donjon. 

De retour à la place Saint Christophe, nous  gagnons alors en voiture Magny village, le coeur historique de Magny les Hameaux.

A LA RECHERCHE DE LA MERANTAISE A MAGNY LES HAMEAUX :

L'arrivée sur Magny Village, un site plein de charme.

L'église Saint Germain (XIIe-XVe-XVIIe-XXIe) est de style gothique. Particularité: y ont été récueillis des éléments venant de l'abbaye de Port Royal détruite sur l'ordre de Louis XIV pour hérésie janséniste: un autel, un bénitier, et 30 dalles funéraires.

Au bout de la rue Ernest Chausson, nous allons avoir des surprises...

Tiens, comment se fait-il que l'école porte le nom de la célèbre femme peintre du 2e Empire?

Devant la "maison des Bonheur", ancien presbytère, et aujourd'hui centre culturel.
En 1864, Auguste Bonheur, frère de Rosa, et lui aussi peintre animalier, achète la maison au peintre Fleury. Rosa, sa soeur, y séjournera plusieurs fois, d'où le nom de l'école communal voisine, attribué au membre de la famille le plus célèbre!... Puis le fils d'Auguste, Raymond Bonheur (1856-1934), en hérite. Lui est compositeur, et accueillera ici de nombreux amis écrivains ou artistes: André Gide y est venu souvent. Debussy, Paul Claudel, le poète Albert Samain, ou encore Francis Jammes, y séjourneront.

Nous partons alors à la recherche de la Mérantaise en empruntant un chemin vicinal situé à droite de la maison.

PETITE RANDONNEE DANS LA VALLEE DE LA MERANTAISE:

Depuis Magny les Hameaux, elle nous mènera jusqu'au domaine de la Geneste dans le bas de Chateaufort..

En route pour la Mérantaise...

Nous parvenons à un vieux pont qui franchit le cours d'eau. En arrière plan,une maison forestière.

Petite pause au vieux pont : en arrière plan une petite cascade.

Un bief a été en effet aménagé là  pour assurer un bon niveau d'eau devant le lavoir voisin.

Le lavoir. Toute une documentation a été installée là sans doute par une association.

Ici un panneau sur les différents types de lavoirs.

Une présence insolite: un petit coeur rouge suspendu sous le pont !

                                         Cliquer sur l'image pour l'agrandir.
Sa présence est lié à un fait historique et une légende expliquées sur ce panneau: lancez un caillou sur le coeur pour le faire tintinabuler, un voeu se réalisera.

Nous repassons le pont et nous suivons la Mérantaise sur la gauche.

Le chemin de fond de vallée suit le cours de la Mérantaise.

Sur notre gauche, la Mérantaise traverse  une zone de marais encombré d'une roselière.

Ce panneau nous fait penser que nous approchons des grandes prairies du fond de Mérancy.

Et en effet, nous sortons de la zone boisée, un paysage verdoyant s'ouvre !

Un panneau pédagogique conseille le promeneur pour la cueillette des baies.

Mais d'abord, une pause "goûter", sacro sainte pour mon ami Didier.

Tandis que je m'émerveille de toute cette verdure !

Au fond du pré des chevaux paissent: nous ne sommes pas loin du domaine de la Geneste, qui est aussi un haras.

Nous fîmes bientôt de sympathiques rencontres...

Didier s'est fait un ami.

Et un sympathique âne aussi.

Nous approchons maintenant du domaine de la Geneste.


LE DOMAINE DE LA GENESTE:

Le domaine de la Geneste est un ancien fief seigneurial , signalé par un document dès le XIVe siècle. Au XVIe existait un premier château ,ainsi q u'un colombier, un moulin à eau, et un moulin à vent détruit en 1568.En 1614, Philippe de Parent construit un 2e château avec les pierres de l'ancien château médiéval de Marly, qui avait été édifié sur le promontoire dominant la Mérantaise. En 1786 , un 3e château est édifié, puis en 1857 un 4e construit pour M. Stenhover (le château actuel)  par l'architecte Eugène Petit . Le précédent est alors détruit.

Aujourd'hui, il s'agit d'un domaine privé, qui peut être loué pour des événements familiaux; on peut y louer aussi des chambres. C'est également un haras, installé dans les dépendances. 

Devant la "tour" du domaine, seul élément visible depuis le chemin de la Geneste. 


Il s'agit en fait d'une de ces  "fabriques décoratives"en vogue dans les parcs au XVIIIe siècle. Des chambres y sont aménagées.

Nous n'avons pas pu pénétrer dans le domaine, mais je l'ai déjà visité : pour découvrir le château et les bâtiments du haras (dépendances), CLIQUER sur ce lien:


Nous gagnons à présent en voiture la rue d'Ors, au bout de laquelle se trouve le domaine d'Ors, dernière étape de notre périple.


LE DOMAINE D'ORS :

Au XVIIe siècle, le CHATEAU D'ORS s'élevait au milieu d'un vaste domaine de 850 hectares , aux abords de la Mérantaise (affluent de l'Yvette, la rivière qui a creusé la vallée de Chevreuse) ; le site a été construit dès le XIVe siècle et constituait le principal fief de Châteaufort; certains éléments ont été ajoutés au XIXe ; en 1951, le château a été rasé par son propriétaire, le dernier baron d'ORS, le domaine a été abandonné, et la nature y a repris ses droits. Des "fabriques décoratives" du parc seul le pont à arcades est en bon état (peut-être at-il été restauré?), il y avait aussi desgrottes artificielles qui semblent avoir disparu. La commune de Châteaufort , sous l'impulsion de l'ADVMC (association de défense de la Vallée de la Mérantaise et de  l'environnement de Châteaufort) a racheté le domaine en 1995 , et depuis 2003 il est devenu une réserve naturelle de 17 ha. Des "randonnées -nature" y sont aujourd'hui organisées pour faire découvrir notamment la flore et la faune de ce milieu naturel.
Seules des dépendances de l'ancien château subsistent sur le site.

Coup d'oeil sur les belles dépendances du château.

Des écuries y étaient installées.

De belles arcades.

La chapelle, encore en bon état, communique avec le moulin, situé en contrebas. Sa façade, qui date du XIXe siècle, est richement ornée.

En route pour le pont à arcades.

On le disait enfoui dans la végétation, ce n'est plus trop le cas. Il est en très bon état.

Coucou Didier...

Bon , tu m'as eu !



Le MOULIN D'ORS faisait partie du domaine ; installé au bord de la Mérantaise, il est en bon état et mérite le déplacement. Il a été restauré en 1995 par le parc régional de la Vallée de Chevreuse. Ancien moulin à blé, il a cessé son activité au milieu du XXe siècle. Il sert de lieu de réunion pour des associations. Dans ses caves, on favorise l'hibernation des chauves souris.

Et revoici la Mérantaise, ou une dérivation de celle-ci, qui baigne les pieds du moulin.

Et il s'y reflète bellement.
La roue du moulin existe toujours, elle est en mauvais état.

Coup d'oeil du côté des prairies voisines, où s'étire le cours de la petite rivière.

A l'horizon, le clocher de l'église Saint Christophe est visible.

Ainsi s'est achevée notre balade.