Une grande maison bourgeoise transformée en musée.
Au 10, rue de Paris, à Saint-Rémy les Chevreuse, on découvre un grande maison bourgeoise où Raymond Devos a vécu avec son épouse Simone de 1962 à sa mort, en 2006. Elle surplombe un terrain en pente qui rejoint, en contrebas, le cours de l'Yvette. Devenue une maison-musée, elle est gérée par une fondation privée. Une association des Amis de Raymond Devos a été créée: elle se charge de faire visiter les lieux. Une charmante dame, qui a bien connu "Raymond", nous guide aujourd'hui.
Après le passage à l'accueil, la visite commence.
Il ne faut pas s'attendre ici, comme souvent dans les maisons d'écrivains ou d'artistes, à simplement découvrir le cadre intime de la célébrité disparue. Cela aurait eu pour nous, ses contemporains, un intérêt limité. C'est un véritable musée qui a été installé à l'intérieur, au décor en rouge et gris foncé rappelant l'univers du théâtre, et doté d'installations vidéo sophistiquées. Tout est axé sur la vie mais surtout sur l'activité artistique de l'ancien occupant des lieux. "C'est le premier musée consacré à un artiste de music-hall", nous fait remarquer notre guide. La muséologie est raffinée et efficace. C'est la première surprise du visiteur.
Au rez de chaussée:
Une fois les formalités d'accueil effectuées, notre guide, à l'aide du "brigadier" (le fameux bâton qui sert à cet usage) frappe symboliquement les 3 coups, référence au théâtre. Puis nous avançons dans un petit couloir aménagé consacré aux récompenses reçues par Raymond Devos au fil de sa vie, à commencer par son diplôme de certificat d'études : c'était un très bon élève, ses bulletins scolaires , également exposés, l'attestent. Les difficultés financières de ses parents, en charge d'une famille nombreuse, l'ont obligé à travailler tôt, il n'a pu poursuivre ses études, mais a toujours eu une grande soif de savoir. Suivent les médailles et récompenses nombreuses reçues, et notamment les deux Molière qui lui ont été décernés.
Dans l'ex salle de séjour, une vidéo évoque la carrière de l'artiste.
On parvient ensuite à ce qui était la salle de séjour, donnant sur la propriété. La bibliothèque, garnie des ouvrages qui s'y trouvaient de son vivant, est toujours là. . Et voici que se déclenche une video, qui passe en revue les principales étapes de sa vie et de sa carrière.Sur des étagères, objets et souvenirs sont également exposés, comme cette main en plâtre de Victor Hugo qu'il avait toujours sur son bureau (un don du directeur d'un théâtre de Besançon). Sur le mur de gauche, un autre écran s'anime : cette fois c'est une série de savoureux sketches courts qui défilent sous nos yeux. Raymond Devos, par la magie des images, est de nouveau avec nous, en ce lieu.
Nous nous dirigeons vers l'escalier qui donne accès à l'étage. Au pied de celui-ci, est reconstituée sa loge, avec tous les objets qu'elle comportait, comme sa boîte à nez rouges, son parfum Roger et Gallet, la poudre dont il plâtrait son visage , à la manière des clowns...
A l'étage:
A l'étage, un espace (ayant remplacé une chambre) est consacré aux multiples instruments de musique qu'il possédait et dont il jouait. Pas moins de 17 instruments! Appuyez sur une touche du piano, cela fait apparaître sur le mur une image de lui jouant de l'instrument indiqué sur la dite touche! Magique, on vous dit! Au même étage, on découvre son bureau, une des rares pièces de la maison laissées en l'état, avec tous ses objets familiers.
Dans la salle des instruments de musique.
Le bureau de Devos, resté en l'état.
Montons au 2e étage: dans une quasi obscurité voulue par le muséologue, on devine, protégée par un filet aux fines mailles, une véritable caverne d'Ali Baba, une accumulation d'objets chers à "Raymond ": son train électrique, acheté à la Samaritaine à 23 ans; un petit théâtre miniature; sa collection de chapeaux; des instruments de musique encore, et bien d'autres objets. Surprise: la voix de Devos se fait entendre, qui évoque successivement les divers objets contenus dans ce lieu, tandis qu'au fil de son discours les objets mentionnés sont éclairés par un projecteur. Raffinée la muséologie, disions nous!
Au 2e étage, un vrai capharnaüm. On aperçoit son train électrique, un de ses costumes et bien d'autres objets.
Ici, son petit théâtre (photo: Claude Poirson).
Et la visite se termine dans une salle video où sont projetés ses meilleurs sketches !
Omniprésent, Raymond Devos l'est dans ce lieu qui veut transmettre son œuvre. C'est émouvant.
Le visiteur quitte la maison, enchanté. A l'extérieur, Raymond nous fait encore un petit coucou par la fenêtre. Comment résister à la photo de groupe en sa compagnie. On peut terminer par un petit tour de parc jusqu'au bord de l'Yvette et retour. Au passage, on s'amuse de ses bons mots disséminés un peu partout dans la propriété.
Visite recommandée !
Visite recommandée !
La maison vue des bords de l'Yvette.
Raymond vous fait un petit coucou!
Drôles de fleurs dans les bacs: les bons mots de Raymond.
Tour de jardin. Au fond, l'Yvette.
Encore une fleur de son esprit…Photo: Claude Poirson.
Un petit détail qui devrait animer les diffuseurs de culture, c'est de respecter le è de St Rémy-lès-Chevreuse, qui s'écrit en d'autres lieux "lez". Un mot de l'ancien Français qui a sa part de valeur dans le patrimoine linguistique que Raymond Devos aurait respecté...
RépondreSupprimerEn effet, il y aurait alors un s à "Chevreuse"qui n'est pas un nom commun.