lundi 22 septembre 2014

La VALLEE DE LA RENARDE à pied : BOISSY SOUS SAINT YON - SAINT YON - BREUX-JOUY.

BOISSY SOUS SAINT-YON. 

Cette petite ville d'environ 3600 habitants  est placée en bordure de la route de Paris à Orléans , une position stratégique qui lui a attiré bien des désagréments pendant les guerres des XIVe et XVe siècles (guerre contre les anglais qui détruisent la 1e église , guerres civiles...) , puis pendant les guerres de religion.
Aux XIe et XIIe siècles , une partie de Boissy appartient au prieuré de Longpont. Puis les seigneurs  se succèdent :  les seigneurs de Vaugrigneuse y possèdent des fiefs ; vers 1200 , Yolande d'Anjou , comtesse de la Marche est la Dame de Boissy et d'Egly ; aux XIVe -XVe le seigneur sera Jean de Montagu , puis la famille Malet de Graville en héritera ; suivront François de Ferrières, seigneur de Maligny , puis au XVIIe siècle, Marie- Charlotte de Balzac d' Entragues , veuve du maréchal de Bassompierre ; enfin Guillaume de Lamoignon  rachète le domaine en 1659. Les XVIIe et XVIIIe siècles sont une époque de prospérité pour le village : en atteste la présence de plusieurs "hôtels" particuliers dans la commune.



A l'entrée du village quand on vient de Saint-Yon , une grosse ferme de caractère se présente à nous : la FERME DES TOURELLES (XVIe siècle) . Elle faisait partie du domaine des Tourelles , appartenant aux seigneurs de Boissy , comprenant un "hotel" ( logis seigneurial ou château) , une ferme , une métairie et  les terres alentour.


Jouxtant la ferme , on découvre un peu plus loin dans la rue un portail derrière lequel s'élève le logis d'habitation qui a tout d'un château.


Les propriétaires successifs ont été François de Balzac d'Entragues (qui acquiert la seigneurie en 1584) puis sa fille Marie-Charlotte qui en fera donation à l'Hôtel-Dieu de Paris. Elle avait commencé sur le site la construction d'un château qui ne sera jamais terminé notamment en raison d'un incendie. Guillaume de Lamoignon devient propriétaire des lieux en 1659 , puis Nicolas de Montauzan l'achète en 1681; le domaine prend alors le nom de "fief d'Artois" du nom de l'épouse de l'acquéreur : Louise d'Artois.



La mairie est très pimpante . Mairie-école dotée d'un clocheton orné d'une horloge , elle est édifiée selon les plans d'un architecte de Dourdan en 1857. La place actuelle de la mairie servait de cour d'école . L'édifice a été ravagé par un incendie et a été réhabilité en 1986 .


L'église Saint-Thomas Beckett est d'abord une chapelle construite au XIV e siècle par Thomas , seigneur de Boissy , sans doute en l'honneur du passage de Saint-Thomas Beckett  , archevêque de Canterbury (1117-1170) , à Boissy. Elle devient église paroissiale au XVe s quand la précédente église du XIIe siècle , dédiée à Ste Aubierge , est endommagée puis détruite du fait des guerres des XIVe et XVe s.



Elle a un plan en croix et une nef unique.
Les transepts sont postérieurs ( XVIIe et XVIIIe s).
Les reliques du saint sont dans le transept sud.


Statue de St Thomas Beckett , archevêque de Canterbury.


Relief décoratif.


A deux pas , après avoir dépassé l'église , on se trouve devant un portail de château.


Une belle demeure privée , en plein centre ville, sur laquelle nous n'avons trouvé aucune information.


Dans une autre rue , autre portail d'un autre château...


Il s'agit du manoir de la Courbette , construit au XVIIIe siècle sur l'ancien fief de La Motte , par la famille  Dionis des Carrières. Au milieu du XIXe siècle, le domaine appartient à la famille Delalain, célèbre dynastie d'imprimeurs-libraires, puis à la famille Esquirol. L'une et l'autre de ces familles ont fourni des maires à la commune.


L 'autre façade.


 Le manoir est aujourd'hui le siège d'un centre équestre et un lieu de réception actif.


Concours hippique dans le domaine de La Courbette.


Un chemin de randonnée nous mène à présente vers Saint Yon.


Il n'est pas rare de croiser des cavaliers sur le chemin.


Le chemin grimpe ensuite à travers  une zone boisée.

SAINT- YON .

Ce village de 800 habitants environ a été à l'origine établi au sommet d'une butte et était protégé par une enceinte , ce qui en faisait un site défensif efficace , notamment contre les envahisseurs normands.
Du XII au XIVe siècle , la famille de Saint-Yon est propriétaire des lieux ; ainsi Philippe de Saint-Yon , qui fut enterré dans l'église à sa mort en 1273 . Les seigneurs  de Saint-Yon dépendent ensuite de Montlhéry ou de Marcoussis. La baronnie regroupe  plusieurs gros fiefs de la vallée de la Renarde : Boissy-sous-Saint-Yon, Saint-Sulpice-de-Favières, Breuillet, Breux, Souzy et Saint-Chéron.
 En 1388 , St Yon appartient à  Jean de Montagu, seigneur de Marcoussis ; il passe par héritages successifs à Louis Malet de Graville, amiral de France, en 1472 , puis aux Balzac d'Entrague ;  en 1660, Saint-Yon entre dans le marquisat de Baville, érigé pour Guillaume de Lamoignon.


Au sommet d'une butte  se profile l'église ; le premier village était établi au sommet de cette butte et ceint de murailles.


L'église a été construite sur la butte où Saint Yon , envoyé par le pape pour évangéliser les païens , aurait été décapité par les soldats romains. Sa tête aurait roulé au bas de la colline. Il l'aurait ramassée , nettoyée dans une fontaine (appelée Saint-Yon pour cette raison) , et l'aurait emportée au sommet de la colline , où il serait enterré.


 L'église primitive (XIIe siècle) a été ravagée par les guerres . Il n'en reste que le portail. Elle a été reconstruite au XVIIe siècle et fortement remaniée au XIXe.


A proximité de l'église , la porte Bourdeau est tout ce qui reste de l'enceinte qui enfermait la ville. Deux autres portes , la porte de PARIS au nord , et la porte d'ETAMPES à l'est ont existé.


Depuis l'église , on aperçoit un mystérieux château blanc au toit d'ardoise à demi caché par la végétation.


            Ce château privé  doit dater du XIXe siècle. Nous n'avons aucune information à son sujet.


Un balade autour de la colline nous permet d'admirer cette élégante église sous différents angles.


Une vision charmante.
                                            

Retour vers l'église par un chemin sinueux ...


Au passage , quelques jolies demeures anciennes  parfois transformées en résidences secondaires.


Vieille maison sur la butte.


Au pied la butte , on découvre la superbe ferme de la Madeleine , ancienne léproserie fondée au XIVe siècle et qui à cette époque accueillait les malades de Boissy-sous-Saint-Yon, Saint-Sulpice-de-Favières et Saint-Yon ; au XVIIe , elle accueillera ceux de 17 communes. Elle sera supprimée comme les autres léproseries à la fin du règne de Louis XIV. Les bâtiments actuels datent du XVII e  et constituent 4 pavillons , l'un des 4 contenant une chapelle.

BREUX-JOUY.

Depuis le XIXe siècle , le village de Breux est associé à Jouy pour former une commune d 'environ 1260 habitants répartis sur 4,5 km 2 . Le village a beaucoup souffert aussi des guerres du XIVe et du XVe siècles . Breux appartient à divers seigneurs : au XVe , François de Granchet , seigneur de Breux se place sous la protection de l'Amiral de Graville ; au XVIe , la seigneurie passe aux mains des descendants de l'amiral , comme Marie-Charlotte de Balzac d'Entragues , dame de Boissy , qui , on le sait ,cèdera ses biens à l'Hôtel-Dieu de Paris. Breux entre en 1659 dans le marquisat de Baville appartenant à Guillaume de Lamoignon, premier président au Parlement de Paris.


           Ce charmant village se découvre au fond d'un vallon creusé par la Renarde qui le traverse.

L' église Saint -Martin date du XIIe siècle et a été remaniée au XIVe. Son clocher en bâtière et son chevet à fond plat sont caractéristiques du Hurepoix. Le bras gauche du transept a disparu.


  A l'entrée du village , l'œil est attiré par une imposante construction : il s' agit de l'ancien moulin  à blé de Breux , qui malgré son nom et son emplacement est bizarrement  sur la commune de Saint-Yon . Il y avait déjà un moulin sur place au XIVe siècle , la construction actuelle  est du XVII e. Son activité a cessé en 1930. En 1980 ,il a été restauré et divisé en appartements.


Autre vue de l'ancien moulin .


Le randonneur qui , parti du centre du village , s'engage  sur le plateau qui surplombe la vallée de la Renarde sur sa rive gauche , découvre une belle et vaste campagne.


La vue est belle sur la vallée de la Renarde et au delà sur les abords de Saint-Yon .


Plus loin ;la plaine se prolonge.

                                                  
                                                         Randonneurs sur le plateau.




Quelques vues de la campagne.


Au fond , la lignée d 'arbres qui suit le cours de la Renarde.


                                                           Plaisir des vastes espaces...



                                           Chevaux au pré : un centre équestre n'est pas loin.


    Surprise : des bois de la rive droite émerge le sommet de l'église de Saint-Sulpice de Favières.


Un poulain et sa maman.


Le voici le centre équestre.


A présent , c'est un mystérieux château qui émerge des arbres. Nous n'avons pu l'identifier.


La ferme de RIMORON , encore active , faisait partie du fief du même nom , avec le château qui la jouxte . Elle comporte un pigeonnier carré (non visible). L'ensemble est sur la commune de Breux-Jouy.


Le château de RIMORON . La construction actuelle date du XIXe siècle. Le fief de Rimoron appartient au début du XIVe siècle à Agnès de Saint-Yon, épouse de Robert de Tanlay. En 1340, ses neveux le vendent aux religieuses de La Saussaie-les-Villejuif. Au XVIIIe siècle, les dames de Saint-Cyr, qui n'exploitent pas directement le fief, en perçoivent la dîme et disposent du droit de moyenne et basse justice. Mais la haute justice et le droit de chasse appartiennent au marquis de Baville. Vendu comme bien national pendant la Révolution, il appartient au XIXe siècle à la famille Collas .

NB : le  domaine du château de Bâville est en partie aussi sur la commune de Breux-Jouy . Sur ce château , voir : http://jmsattohurepoix.blogspot.com/2012/09/le-chateau-de-baville.html
   
* A VOIR AUSSI :

- VALLEE DE LA RENARDE : de SOUZY LA BRICHE à SAINT SULPICE DE FAVIERES :

- VALLEE DE LA RENARDE : VILLECONIN et environs.

- VALLEE DE LA RENARDE : BOISSY LE SEC , Le Rotoy , LA FORET LE ROI ,  RICHARVILLE :

1 commentaire:

  1. Beau reportage!
    A-t-on idée de l'origine de ce Jouy?
    Gaudiacum comme les autres Jouy's ?

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